- Les anciens établissements Byrrh installés dès 1916 et aménagés jusqu’en 1924. Certains des bâtiments de la rue de l’arcade ont été démolis (certainement lors de l’aménagement du quartier dans les années 80) mais la majeure partie est encore présente. On distingue d’ailleurs encore l’emplacement où étaient positionnés les lettrages « Byrrh » et les frises représentant des feuilles de vignes. Ces bâtiments abritent aujourd’hui les magasins industriels de l’assistance publique.
- Le siège et l’usine des établissements « La martiniquaise – Porto Cruz » qui sont encore en activité. Il suffit de se promener aux alentours pour humer une odeur d’anis : c’est en effet ici que se fabriquent, entre autres, certains pastis. Cette société créée en 1934 est présente depuis très longtemps à Charenton et se positionne aujourd’hui comme le numéro 2 du secteur derrière le puissant groupe « Pernod-Ricard ».
A noter également que le passé industriel de ce quartier se retrouve dans certains petits détails :
– il existe toujours une rue de l’Hérault, faisant référence à un lieu en rapport avec le vin.
– autrefois, une voie se nommait rue Bordelaise, son tracé existe toujours et porte le nom de rue Robert Grenet (à ne pas confondre avec la rue des Bordeaux qui désigne des établissements de plaisir au pluriel !).
– La rue Necker se nommait autrefois rue de l’entrepôt.

Malheureusement, ces installations, derniers vestiges de ce quartier du vin, risquent de disparaitre d’ici quelques années car un énorme programme de restructuration du quartier est enclenché. Ce projet va remanier profondément le secteur entre Paris et Charenton en prolongeant une voie afin que les deux quartiers soient connectés. Une grande dalle va être créée à proximité de l’emplacement des anciens établissements « Byrrh » et de l’usine « La martiniquaise » pour accueillir des immeubles, le plus emblématique devant faire 60 étages pour 180 mètres de hauteur ! Bien que construit en 1990, le centre commercial devrait également être supprimé et détruit.
Il est probable que les façades des anciens établissements Byrrh soient préservées puisqu’elles figurent à l’inventaire des monuments historiques mais hormis cette construction, peu des bâtiments industriels de ce secteur de Charenton Le Pont ne devraient subsister. C’est dommage car il s’agit des derniers témoins du négoce du vin présent à cet endroit depuis des siècles… Certes, le projet de rénovation de ce quartier est prometteur et il faut bien aller de l’avant mais on peut regretter que tout ce patrimoine disparaisse.
Le projet devant se concrétiser vers 2035, il nous reste encore quelques années pour flâner dans le coin, le long de ces deux ouvrages qui fleurent bon le style architectural début XX° siècle et nous rappelle que Charenton a eu un passé industriel.